Tout part d'une photo, d'une image qui a fait le tour du monde. Elizabeth Eckford, seule, poursuivie par une horde raciste. Et notamment une jeune fille, Hazel Bryan. C’est le 4 septembre 1957 à Little Rock, Arkansas, une rentrée des classes sous le signe de la fin de la ségrégation scolaire. “Ils ne méritent pas tes larmes” cette phrase rassurante, prononcée par un journaliste assis à côté d’Elisabeth sur un banc d’abribus devant le lycée plonge le spectateur dans l’histoire des neufs premiers lycéens noirs inscrits dans un établissement de l’Arkansas jusque-là réservé aux blancs : Little Rock Central High School. Cela aurait pu être un rêve. Ce fut un cauchemar. Le 4 septembre 1957, lorsqu’ils se présentent devant le lycée, les neuf enfants sont encerclés par une foule hystérique. La photographie de l’une des Neuf, Elizabeth Eckford, 15ans, huée et insultée, fait la une des journaux le lendemain. Les neuf “héros” parviendront à entrer au lycée après deux essais infructueux sous la protection de l’armée américaine et après une intervention personnelle du président Eisenhower.

Michel Belletante, directeur du théâtre François Ponsard, partenaire historique de l'option, et présentement metteur en scène du spectacle "Ils ne méritent pas tes larmes", d'après Little Rock 1957 de Thomas Snégaroff, est venu au collège présenter le spectacle : « Théâtre et Compagnie a toujours eu à cœur de questionner le vivre ensemble. Et quoi de plus beau que cet exercice de style à la "sauce américaine". On vit ensemble blancs et noirs mais chacun à sa place et en plus on doit vivre sur le même territoire et dans les mêmes lieux... égaux mais séparés. Quelles sont les règles du jeu ? Celles qu'on accepte, celles qu'on nous impose. Les injustes et les violentes... Les rôles qu'on nous assigne... Les rôles que nous jouons envers et contre nous... et toutes les règles sociales qui en découlent. Pour qui ces places de bus, pour qui ces écoles, pour qui le droit de vote.

Et la place de nos petites histoires dans la grande. L'individu abandonné, perdu dans le monde, à la recherche de sa communauté. Vivre ensemble, mais comment ? Communautarisme ou intégration ? Ou séparé, ghetto, église contre église, secte contre secte, gang contre gang... ! Comment quitter la chaleur étouffante et rassurante de la tribu humaine ? Comment et pourquoi s'échapper ? Se battre jusqu'à la mort s'il le faut ou changer les règles dans la dignité et l'action pacifique... Lutter ensemble ou lutter contre ? »